Ce concept s’applique à un ensemble de situations où nous demandons quelque chose de plus difficile à notre cheval au niveau émotif suivi d’un retrait vers quelque chose de plus facile avant de réitérer à nouveau avec l’exercice plus exigeant.
La série d’articles sur Vaincre la peur
Si vous n’avez pas eu l’occasion de lire les 8 premiers articles les voici:
1er article : L’introduction
2ième article : Le synchronisme
3ième article : Le concept de la sentinelle
4ième article : Le “sweet Spot” ou la Zone de Confort
Extra article: Le rectangle
5ième article: Une des techniques pour vaincre la peur de votre cheval CONFORT/EFFORT, INCONFORT/PAS D’EFFORT
6ième : Développer la relaxation
7ième articles : Les patrons
8ième article : Touches-y, Touches-y pas
9ième article :comment DÉVELOPPER LA CURIOSITÉ puis LA CONFIANCE de votre cheval FACE à divers STIMULI…
10ième article : votre cheval hésite ou refuse face à un obstacle-défi quelconque….comment intervenir!
Cette technique s’applique surtout dans les cas de peur ou de non confiance alors que pour des exercices physiques difficiles on n’approche pas à nouveau après le retrait. Cette technique s’applique dans des situations telles :
Toutefois, suite à un exercice difficile très bien réussi on effectue qu’un retrait sans faire une approche par la suite. Ainsi on ira marcher ou partir en randonnée, parfois même arrêter la session d’entraînement. On ne recommence pas l’exercice tout de suite; il ne sera pas mieux réussi et vous désirez que votre cheval comprenne qu’il l’a très bien effectué, qu’il a bien répondu à votre demande. Chris Cox appelle ça le ‘’trempage’’: on laisse au cheval le temps d’absorber cette information afin que l’exercice soit bien compris ce qui augmente les chances de réussite la prochaine fois. Il y a toujours des exceptions à la règle générale : dans ce cas il n’est pas question d’inquiétude ou de peur chez le cheval car ce sont les sphères physiques et mentales du cheval qui sont sollicitées.
De plus en plus les entraîneurs parlent de retrait/approche ou APPROCHE/RETRAIT/APPROCHE plutôt qu’approche/retrait afin de rappeler aux cavaliers qu’il est très important d’approcher de nouveau après un retrait même si c’est juste un peu, sinon on enseigne au cheval de se retirer quand il est inquiet.
Les chevaux devraient toujours se sentir en sécurité quand on leur demande une tâche quelconque (concepts ‘’sweet spot’’ et confort/effort) d’où l’importance d’avoir travaillé la relaxation dans de multiples situations et face à des stimuli variés. Nous, humains, sommes “direct line” en ce sens que nous allons de A à B sans faire de détour. Habituellement, nous reculons ou retournons à notre endroit de départ que lorsqu’on a oublié quelque chose, pas à cause de la peur.
Nous avons tendance à agir de la même façon avec notre cheval. On entre dans le manège, on se dirige vers le fond pour faire le tour et recommençons le même patron. Puis on change de direction et recommençons le patron en sens inverse. C’est la façon traditionnelle d’échauffement avant de commencer le travail. Une cavalière me disait il y a quelque temps ‘’ça fait plus de 2 ans que je monte dans ce manège et mon cheval a encore peur d’aller au fond : il renâcle et fait des écarts parfois impressionnants.’’ Quand je lui ai répondu, ‘’ tu devrais peut-être changer tes stratégies’’ elle a rebroussé chemin sans poser de questions; son cheval a toujours peur du fond du manège. Si nous utilisons toujours les mêmes stratégies, nous obtiendrons toujours les mêmes résultats.
Lorsque les chevaux ne sont pas confiants face à des obstacles, situations ou endroits inquiétants des techniques d’approche/retrait sont fort utiles afin de bâtir leur confiance. Ça ne consiste pas en une approche linéaire où après chaque essai on a du succès. Au contraire, il y a beaucoup de va et vient, un peu comme un ‘’ yo-yo’’. On gagne un peu de terrain, on en perd un peu, même parfois beaucoup : c’est la valse entre ‘’on en gagne ou on en perd’ ’mais en bout de ligne on aura plus de gains et on atteindra le résultat convoité.
Quant face à un danger (ligne rouge) le cheval s’arrête, pour lui, avancer de 1 mm signifie DANGER+++. L’humain doit utiliser des bonnes stratégies; nous devons ‘’allumer nos lumières’’ sinon ça se termine en bataille de force et l’humain sera toujours perdant; le cheval aussi car il ne sera pas plus confiant.
Tout dépendant du niveau de stress du cheval de même que l’espace disponible, le leader a deux choix :
Quand le cheval sera détendu on le réinvitera à avancer vers la zone perçue comme dangereuse. Il se peut qu’il ne se rende pas aussi loin que la fois précédente, ce n’est pas grave, à la longue il y arrivera. Cette deuxième technique est efficace mais elle exige de l’espace ce que nous n’avons pas toujours devant la douche dans une écurie par exemple.
Ce qui est recherché chez le cheval c’est un changement de perception dans son évaluation de la situation ce que les horsemen appellent ‘’ association au positif’’. Donc, ce que le cheval perçoit comme dangereux au départ deviendra une zone de confort.
Quand le cheval est en laisse, on peut l’inviter à reculer mais il faut faire TRÈS attention car ça lui enseigne de reculer quand il a peur. On ne voudrait pas voir ça en randonnée ou en parcours de cowboy extrême, de ranch trail ou d’équitation de travail. Il est toujours préférable de l’envoyer travailler dans sa zone de confort puis de le réinviter vers l’endroit où il est inquiet. C’est donc perçu par le cheval comme quoi il doit travailler s’il ne prend pas la bonne décision.
Il est extrêmement important de ne jamais forcer un cheval à avancer mais de l’inviter et surtout de récompenser le moindre effort par une cessation de la demande. Un effort n’est pas toujours d’avancer les pieds mais ça peut être n’importe laquelle des étapes des phases d’exploration telles que citées précédemment dans l’article sur la relaxation. (6ième : Développer la relaxation)
Travail à pied
Le développement d’un cheval commence par le travail à pied. Ainsi on adopte la même technique à pied que celle décrite ci-bas en selle sauf qu’à pied on peut y ajouter le concept de sentinelle puisque le leader est à côté et non assis sur son cheval. Le leader agit comme sentinelle (Le concept de la sentinelle). Il se place entre ce qui est perçu comme dangereux et son cheval puis quand le cheval sera confiant ça sera à son tour d’être la sentinelle.
Certes que lorsqu’on a pu développer la confiance du cheval à pied, le travail en selle est facilité. Toutefois, il y a foule de circonstances que c’est lorsque nous sommes en selle que le cheval voit un objet ou un endroit inquiétant.
La technique décrite ci-bas diffère selon l’endroit où se situe ce qui inquiète son cheval mais les principes sont toujours les mêmes :
L’objet ou l’endroit est au centre des cercles
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Note de Lyne : Il est préférable de le faire à pied au début, en vous plaçant entre le cheval et l’objet qui crée de l’inquiétude. De cette façon, le cheval se sentira plus en confiance. Il apprivoisera ce qui l’inquiète plus facilement.
Ensuite vous vous mettrez de l’autre côté du cheval, celui-ci sera alors la sentinelle. Débutez par un grand cercle et rapetissez votre cercle lorsque vous sentez votre cheval plus détendu.
Vous sauverez énormément de temps de le faire à pied en premier et ensuite à cheval.
Plus votre cheval deviendra confiant en lui et en vous, plus vous pourrez aborder les situations inquiétantes directement à cheval 🐎🤠❤️
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Le même patron peut être utilisé que l’on soit à pied ou en selle lorsqu’on aide notre cheval à apprivoiser un objet/endroit inquiétant. Cette fois, l’objet/endroit se trouve au centre du cercle. On commence donc par un grand cercle à gauche car cet œil est moins inquiet. On n’oublie pas le concept de sentinelle quand on est au sol. On rapetisse le cercle quand le cheval est plus rassuré. Une fois que le cheval a maîtrisé le tout au pas, on peut augmenter l’allure tout en se rappelant de diminuer l’allure et agrandir le cercle dès qu’il y a inquiétude chez notre cheval: toujours le concept YO-YO.
Puis on change de direction pour faire en main droite tel que démontré sur le schéma ci-bas.
L’objet ou l’endroit qui inquiète le cheval est à l’extérieur du cercle.
Note de Lyne : Il est préférable de le faire à pied au début, en vous plaçant entre le cheval et l’objet qui crée de l’inquiétude. De cette façon, le cheval se sentira plus en confiance. Il apprivoisera ce qui l’inquiète plus facilement.
Vous utiliserez la même technique que j’ai expliqué plus haut dans “Mot de Lyne” lors du travail autour de l’objet ou endroit inquiétant
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Le cavalier demande au cheval d’exécuter un grand cercle dont un des points du cercle est proche de l’objet ou de l’endroit inquiétant. Un exemple : dans le manège quand il y a beaucoup de bruit et d’activité dehors ou quand le cheval a peur du coin au fond du manège. A ces moments, il faut penser à faire nos cercles en considérant l’endroit inquiétant à l’extérieur des cercles.
On commence par des cercles à droite afin que l’œil gauche, plus courageux, soit l’œil qui approchera le ‘’monstre’’ au lieu de l’œil droit. On n’oublie pas le concept de sentinelle quand on est à pied.
Lorsque le cheval sera détendu, on pourra rapetisser le cercle graduellement tant que le cheval demeure détendu. Dès qu’il a un peu de tension chez notre cheval on agrandit le cercle.
La grandeur du cercle de même que l’allure sont déterminées par le niveau de stress du cheval.
N’hésitez jamais à agrandir le cercle ou diminuer l’allure dès qu’il y a stress donc de toujours appliquer la stratégie approche/retrait.
N’oublions pas que c’est comme un yo-yo, parfois on agrandira les cercles puis on diminuera tout comme on diminuera ou augmentera l’allure selon le niveau de stress; ce n’est pas un processus linéaire : concept fort important.
Il est aussi très important que le cheval soit calme quand on augmente l’allure car il ne faut pas oublier qu’un cheval craintif peut avoir tendance à aller vite pour passer le coin inquiétant au plus vite.
Il est aussi important de faire les cercles dans les deux directions car l’interprétation de chaque œil n’est pas la même, l’œil droit est habituellement un œil plus inquiet. Une fois les cercles à droite bien maîtrisés on recommence avec des cercles à gauche afin de travailler avec l’œil droit tel que démontré ci-bas:
Une fois le cheval à l’aise proche de l’objet/endroit, on pourra l’amener face à cet objet/endroit, puis les deux côtés proches de l’objet/endroit et finalement lui demander d’aller à l’obstacle et de mettre le cheval dos à celui-ci.
Il ne faut pas oublier dans les deux exemples ci-haut cités qu’un cheval inquiet peut avoir tendance à augmenter l’allure. Encore là, toujours le même principe, on augmente l’allure seulement lorsque votre cheval est détendu.
CHALLENGE DU MOIS
Trouvez des objets ou endroits inquiétants pour votre cheval et aidez-le à se détendre et à apprivoiser le tout en utilisant la méthode des cercles.
Attention, je ne dis pas ‘’ longer’’ le cheval mais effectuer des cercles de grandeur variée à côté de lui en tenant compte de l’état émotif du cheval.
N’oubliez pas les notions émises le mois dernier dans le texte sur le refus ou l’hésitation. (10ième article : votre cheval hésite ou refuse face à un obstacle-défi quelconque….comment intervenir!)
Merci Denyse pour cet article plus qu’utile pour aider les chevaux à apprivoiser leurs peurs ou inquiétudes. De même, que d’aider les cavaliers en leur donnant des outils et une compréhension de ce qu’il faut faire.
Si vous désirez avoir un programme de travail à pied, j’ai mis en ligne un cours COMPLICITÉ À PIED, 16 exercices plus BONUS afin de vous aider à créer la confiance et la connexion dont vous aurez besoin pour l’aider à affronter ses peurs.
L’introduction d’objets qui inquiètent le cheval doit être fait lorsque vous avez installé les 16 exercices nécessaires au contrôle dont vous aurez besoin lorsqu’il sera inquiet.
Le voici: cliquez sur l’image pour avoir plus d’informations sur le plan d’entrainement à pied 🤠🐎❤️