Si vous n’avez pas eu l’occasion de lire les 4 premiers articles les voici:
1er article : L’introduction
2ième article : Le synchronisme
3ième article : Le concept de la sentinelle
4ième article : Le “sweet Spot” ou la Zone de Confort
Mot de Lyne
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J’ai toujours utilisé la même façon de montrer à un cheval à rester immobile. Ce que je vous démontre dans le vidéo “Comment montrer à un cheval l’immobilisation.”
Comme l’apprentissage ne cesse jamais lorsque l’on garde notre esprit ouvert, j’ai découvert une nouvelle façon de procéder avec le rectangle grâce à Denyse.
Cette méthode me plait car elle met le cheval dans une position de choix. Elle le responsabilise.
Comme toute nouvelle méthode vous devez apprendre à l’utiliser. Vous vivrez des hauts et des bas. C’est le prix à payer lors de l’apprentissage d’un nouvel élément.
Le plus important c’est d’être patient, répétitif et de demander peu à la fois.
Prenez le temps de bien lire et relire cet article. Il est rempli d’informations importantes afin de créer cette relation de confiance avec votre cheval.
Les vidéos vous amènent à visualiser la façon de procéder, quelle énergie vous devez mettre, quels sont les bons mouvements à mettre en place.
Je vous souhaite autant de plaisir à découvrir le contenu de cet article que moi-même j’ai eu.
Maintenant c’est à vous de vous faire plaisir.
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Cet article fait partie de la série : STRATÉGIES POUR DÉVELOPPER LA CONNEXION, LE PARTENARIAT ET LA COMPLICITÉ AVEC VOTRE CHEVAL. Il s’insère bien dans le contexte du récent article sur le ‘’ sweet spot’’, puisqu’une fois le cheval confiant en un endroit on peut certes y travailler cette technique. Dans ce texte on étudiera comment éduquer notre cheval à demeurer dans son rectangle imaginaire lors de circonstances faciles puis de plus en plus complexes.
Ah! Ce fameux rectangle! Qu’est-ce que ça veut bien dire? Où est-ce que ça peut bien nous mener?
C’est une technique pour éduquer notre cheval à demeurer en place, quel que soit l’endroit où il se trouve, dans la mesure évidemment où il se sent en sécurité, condition essentielle pour la réussite. Quoiqu’il soit tout à fait correct de replacer notre cheval à l’endroit désiré et d’adopter le langage corporel approprié afin de lui indiquer qu’il a la bonne réponse s’il y demeure, la technique du rectangle engage un peu plus le processus décisionnel du cheval. L’humain micro-gère un peu moins : c’est la décision du cheval de demeurer en place car il a la SAINTE PAIX quand il reste dans son rectangle.
Plus on implique notre cheval dans notre partenariat plus il est apte à prendre de bonnes décisions pour son développement mental et j’ajouterais pour sa dignité et sa fierté. Quand je laisse Indy seule dans son rectangle elle “lèche’’ +++ et je la sens fière.
La technique du rectangle pour le corps puis pour la tête nous amènera à responsabiliser notre cheval au point où on pourra le laisser seul et même s’en éloigner dans des situations qui peuvent être surprenantes voire même parfois assez exigeantes.
NE VA PAS TE COGNER DANS L’ÉVENTAIL
LA BALLE EST DANS TON JEU comme on dit!
SI TU T’Y COGNES :
– ÇA SERA TON CHOIX, PAS DE LE MIEN
– ÇA SERA LA CONSÉQUENCE DE TA DÉCISION
SI TU CHOISIS DE NE PAS TE COGNER, TU AURAS….LA SAINTE PAIX!
Certes un concept fort important pour plusieurs disciplines western où les chevaux doivent demeurer immobiles alors que le cavalier vaque à des tâches diverses parfois loin d’eux.
– Un cheval qui bouge constamment quand il est sur les chaînes; on entend le bruit des chaînes frapper contre les murs du box tellement le cheval s’agite. Et encore plus dès qu’il en est détaché. Impossible de mettre ce cheval en ‘’ground tie’’ car il ne restera pas en place, bougera pour aller fouiller partout tout en traînant son humain avec lui.
-Et que dire de ce qui se passe quand on le détache des chaines pour mettre la bride?
-Un cheval en laisse qui ne se synchronise pas avec son leader quand il circule dans les allées de l’écurie ou dehors. Il lui arrache quasiment les bras pour aller fouiller/fouiner, brouter, sentir du crottin au sol etc. Sans parler qu’il lui fait bouger les pieds aussi tellement il tire sur la laisse. Le leader doit donc changer sa façon de faire soit :
– avoir un bon focus afin d’indiquer au cheval où se diriger
– pointer avec sa main l’endroit où le cheval doit aller
– éduquer son cheval à maintenir le sourire dans la laisse
– L’humain qui n’a pas les bons outils, soit une cravache ou un stick afin d’avoir une extension de son bras pour indiquer clairement au cheval la limite imposée: la cravache ou le stick sont à ce moment une extension des ‘’drive lines’’ du leader. Ils sont utilisés pour limiter le déplacement du cheval sans le toucher, ils font office de mur.
– L’humain qui n’utilise pas sa cravache ou son stick pour faire l’éventail lorsque nécessaire. Parfois il utilise la laisse, mais comme c’est mou, eh bien! souvent ça frappe le cheval par inadvertance; ça ne lui indique pas grand-chose sauf qu’on n’est pas content.
– Des gens qui se fâchent après leur cheval, qui gesticulent des bras dans toutes les directions en leur disant ‘’ne bouge pas, arrête-moi ça! c’est assez’ ’, toujours, sans résultat. Il est plus efficace de dire à son cheval quoi faire, quel comportement adopter. Chez l’humain, si on lui dit de ne pas faire quelque chose il va comprendre et faire autre chose d’acceptable; chez le cheval ce n’est pas si clair qu’il comprendra quel comportement adopter. Il est possible qu’il vous propose de faire quelque chose de non souhaitable.
– Des gens qui replacent leur cheval sans lui signifier que c’est la bonne réponse donc sans égard à leur langage corporel. Il est tout à fait acceptable de remettre le cheval à sa place mais il faut absolument suivre avec un langage corporel qui lui indique que le comportement adopté est la bonne réponse sinon il ne réalise pas que de rester en place est le comportement à choisir. Et le scénario recommence : il a plus d’attention, même d’auditoire quand il bouge beaucoup. Un peu comme l’enfant espiègle qui reçoit plus d’attention quand sa mère le gronde que lorsqu’il est sage.
L’excellent vidéo de Lyne avec son poulain démontre très bien cette technique de replacer son cheval.
Donc, plusieurs façons de faire qui s’avèrent peu efficaces puisqu’elles ne donnent pas les résultats escomptés. Comme disent les entraîneurs ‘’ si vous ne changez pas de stratégie, vous obtiendrez toujours les mêmes résultats’
Voici le vidéo qui vous indique une façon de travailler votre cheval à l’arrêt. Lorsque je transfère à droite de celui-ci, il bouge. Je vous démontre une façon de le replacer et comment votre énergie doit être en mode zéro pour lui signifier qu’il a bien fait ce qui fait en sorte qu’il prend confiance en lui. C’est tellement important.
Il ne faut pas oublier que le cheval est bâti en longueur alors que l’humain est en hauteur. La cravache ou le stick n’est pas pour toucher ni punir le cheval mais pour lui indiquer les limites en faisant l’éventail seulement si nécessaire.
Faire un semblant de mur en montrant la cravache ou le stick sans les bouger indique au cheval que c’est une limite à ne pas dépasser, c’est une extension de ma ‘’drive line’’.
Mon intention est toujours d’en faire le moins possible avec un cheval. Comme nous le constatons un bon leader n’a pas de problèmes à demander à un cheval de demeurer immobile même avec les chevaux ci-haut mentionnés car ils ont un bon focus et ont développé leur langage corporel dont une ‘’ drive line’’ puissante ce qui est significatif pour le cheval.
Certes que des personnes peuvent fort bien ne pas avoir besoin d’utiliser la cravache ou le stick chez certains chevaux car leur langage corporel est à la fine pointe, et bien compris par le cheval. Attention en bloquant le cheval avec notre ‘’ chi’’ ( énergie dirigée vers le cheval) de ne pas le faire reculer : une subtilité de notre langage corporel.
Le plus facile est de bloquer le devant. Il faut se faire gros, au sens figuré du mot, donc ne pas gesticuler mais juste ‘’ lancer’’ notre énergie vers le cheval. On peut essayer sur les côtés aussi mais c’est un peu plus difficile.
Une fois cette technique acquise, ça nous donne un cheval qui demeure dans son rectangle sans que son humain trace un rectangle au sol car comme je le citait ci-haut le rectangle tracé est pour l’humain. Ainsi lors de différentes situations telles la visite du maréchal, ostéopathe, acupuncteur, chiro ou vétérinaire etc le cheval demeure dans son rectangle imaginaire ce qui est fort apprécié des professionnels.
Lorsque le cheval est en confiance et en sécurité en un endroit, il peut demeurer calmement dans son rectangle sans intervention de l’humain. Il est fier et ça lui donne une responsabilité qu’il apprécie.
Prochaine étape c’est que le cheval demeure dans son rectangle en ‘’ ground tie’’ donc l’humain lâche la laisse tout en demeurant proche. On applique les mêmes étapes de la technique.
Un degré de difficulté de plus serait que mon cheval demeure dans son rectangle imaginaire en liberté, donc sans attaches et ce évidemment lorsqu’il se sent en sécurité.
Dans l’article sur le sweet spot nous avons parlé du ‘’whoa’’ pour l’arrêt et du ‘’reste’’ pour que le cheval y demeure quand je le quitte. J’ai différencié ces deux termes pour la simple raison qu’une fois acquis que le cheval s’arrête et est capable de demeurer en place lorsque je suis à ses côtés, j’augmenterai le degré de difficulté en quittant le cheval. Il est important d’y aller en augmentant progressivement soit la distance soit le temps où on laisse le cheval seul.
Une erreur que j’ai fait souvent se produisait quand mon cheval était arrêté; quand je le quittais il me suivait. Moi qui suis assez énergique, lorsque je me tournais pour les quitter, certes que ma ‘’ drive line’’ ne le bloquait plus et le cheval me suivait. Plusieurs entraîneurs m’ont rappelé d’indiquer au cheval avec un toucher de la main (un toucher, pas de pression ce qui le ferait reculer) sur le front par exemple, allié à un mot tel ‘’RESTE’’ pour lui indiquer ce que je demande. Une fois éduqué je peux dire ’’RESTE’’ sans toucher. Avec mes chevaux je n’ai qu’à lever mon index vers eux, voire même qu’à leur jeter un regard et ils comprennent très bien mon intention. ,
Il est TRÈS IMPORTANT de ne pas punir un cheval qui nous suivrait car habituellement l’humain n’a pas été clair dans ce qu’il s’attendait de son cheval d’une part ou il a augmenté trop rapidement le temps et la distance d’autre part.
Il est aussi TRÈS IMPORTANT de REMERCIER notre cheval quand nous revenons à lui. Nos chevaux sont fiers et sensibles et apprécient notre marque de gratitude.
Quand le maréchal vient, je peux laisser mes chevaux en liberté ou en ‘’ ground tie’’ dans l’allée ou dehors (sécuritaire car la rue est très loin et pas de ce côté) et aller chercher un autre cheval au paddock par exemple. Ou, dans le manège, laisser les chevaux en liberté dans leur rectangle imaginaire pour aller chercher quelque chose dans l’écurie. Les cavaliers sont souvent mal à l’aise avec un cheval en liberté, alors je mets tout simplement un licou et la laisse sur leur épaule.
Les deux photos ci-haut démontrent qu’Indy est libre de quitter : à chacune de ces occasions j’ai pu la laisser seule. Au box je suis allée à une cinquantaine de pieds plus loin dans la sellerie chercher quelque chose. La photo dans la neige je l’ai laissée seule dehors pas loin de la porte de l’écurie pour aller chercher ma bombe.
Cette technique, combinée au concept de zone de confort résulte en un cheval que l’on peut laisser dans leur rectangle imaginaire dans des situations fort diverses; ça le responsabilise et développe leur fierté.